AOUST l593.                                5ll
moyenner son absolution. Il lui a baillé pour adjoints Claude d'Angennes, evêque du Mans; Louis Seguier (0, doyen de Notre-Dame de Paris; Du Perron, désigné à l'évêché d'Evreux; et Gaude Gouin, doyen de l'eglise de Beauvais.
Il paroît depuis quelques jours un écrit contre les prêcheurs et docteurs de la Ligue, prétendant qu'ils enseignent au peuple des heresies, soit dans leurs ser­mons , soit dans leurs livres, soit dans leur conversa­tion; entre autres les suivantes :
Qu'il est permis aux peuples de désobéir aux magis­trats, et de les pendre; 1 Qu'il est permis aux sujets de se rebeller contre leur roy legitime ;
Que c'est à la Sorbonne de juger si le Pape doit recevoir le Roy; et si d'aventure il le faisoit, le déclarer heretique et excommunié ;
Qu'il est impossible que le Roy se convertisse;
Qu'il n'est pas en la puissance du Pape* d'absoudre le Roy;
Que la messe qu'on chante devant Ie Roy est une farce;
Qu'il est permis au sujet d'assassiner son roy;
Que quand Dieu descendrait du ciel et me diroit que le Roy est converti, je ne Ie croirois pas.
Et autres propositions en plus grand nombre, qu'on
toue, duc de Nevers, gouverneur de Champagne. Ce choix déplut beaucoup à Francois de Luxembourg, qui avoit été envoyé à Rome dte le commencement de l& guerre par lea prince», officiers et sei­gneurs catholiques du parti du Roi.
(-) Louis Seguier: fils de Pierre Seguier, premier du nom, prési­dent k mortier au parlement de Paris.
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